Association des amis de Darius MilhaudQui êtes-vous ?

Aix -en Provence, Eleni Cohen administrateur, France
Une association loi 1901 d'Intérêt Général ayant pour but de favoriser la connaissance et la diffusion de l'oeuvre de Darius Milhaud et de promouvoir plus largement la musique francaise du XXième siècle.

dimanche 20 décembre 2015

La presse salue le livre "Darius Milhaud un compositeur français humaniste, sa traversée du XXème siècle"


Préface de Daniel Milhaud, fils du compositeur.

·         Discipline / Instrument : Divers
·         Genre : méthode - études
·         Média : Livre
·         Nombre de pages : 251
·         Format : 16 x 23,5 cm
·         Editeur : Van de Velde
·         Réf. : VV405
·         Date de parution : 11/09/2013
·         ISBN / ISMN : 9782858684052




Biographies des auteurs 
Micheline Ricavy, agrégée d'Education musicale, docteur en musicologie, est professeur honoraire de l'IUFM d'Aix-Marseille. Après s'être impliquée dans l'enseignement de la musique et dans la formation des professeurs, elle consacre désormais ses activités à des concours régionaux pour jeunes pianistes et à des conférences et concerts de musique classique pour le grand public. 

Robert Milhaud, parallèlement à un parcours professionnel dédié à l'éducation (il fut instituteur, Inspecteur de l'Education nationale puis directeur de l'Ecole Normale d'instituteurs des Bouches-du-Rhône), poursuit sa quête de la connaissance de la minorité humaine à laquelle il appartient, descendante des Juifs du Comtat Venaissin dont certains d'entre eux jouèrent un rôle important dans l'évolution de notre culture.
Darius Milhaud
Un compositeur français humaniste

Sa traversée du xxe siècle

Darius Milhaud fut un des compositeurs les plus reconnus du XXe siècle - universellement apprécié, il eut la satisfaction de voir ses oeuvres interprétées dans les salles de concert et sur les scènes lyriques du monde entier. Grand ensemblier du Groupe des Six, il a gardé jusqu'à leur disparition l'amitié admirative de Poulenc et d'Honegger.
 
Pourtant, sa musique n'est pas parvenue de nos jours à un très large public, peut-être à cause du caractère révolutionnaire de son langage musical.
Cet ouvrage a pour objectif de familiariser le lecteur avec un compositeur dont l'inspiration, d'une étonnante diversité, s'étend des folklores du monde à la mythologie gréco-latine en passant par les foires et les jazz parties des Années folles à Montparnasse. L'unité de son oeuvre est assurée par deux éléments puissants : un humanisme sincère et profond, une invention mélodique inépuisable. Qui peut oublier, après les avoir entendus, la samba deScaramouche, le refrain du
 Boeuf sur le toit et les choeurs de Pacem in terris ? 
Darius Milhaud laisse à ceux qui l'ont rencontré le souvenir d'un homme d'une grande générosité, sensible au destin de l'humanité, qualités que son oeuvre révèle.
 

Qu'il soit de naissance ou de circonstance, l'ancrage des auteurs à Aix-en-Provence depuis des décennies et leurs engagements respectifs dans la vie culturelle provençale, riche et intense, expliquent leur attachement à la personnalité de Darius Milhaud et leur admiration pour l'oeuvre et la personne du compositeur.
Presse
Darius le grand
Le premier mérite de cette biographie consacrée à Darius Milhaud (grand oublié de la collection Fayard), c'est l'accent mis sur la pédagogie par ses auteurs, deux figures aixoises de l'Education nationale balisant avec une louable clarté un parcours artistique bien mouvementé. Ses ancrages multiples donnent lieu à quelques évocations vivantes : ses relations avec Ravel et Satie, le néoclassicisme, les Ballets russes, le jazz, "l'Amérique artistique" où les Milhaud trouvent refuge en 1940, mais aussi les orientations nouvelles de la musique dans la France libérée... L'inspiration populaire, la fibre hébraïque et les collaborations avec le cinéma nourrissent des développements passionnants. Et l'on mesure mieux, à quelques détours empruntés par les auteurs, que l'ambition de certaines oeuvres ne se limite pas à la partition, telles les inventions chorégraphíques de Nijinska pour
 Le Train bleu (1924), ou le "dispositif" imaginé par Claudel pourChristophe Colomb (1930), opéra construit en flash-backs. On y croise bien sûr l'empreinte si forte de l'épouse, Madeleine, et pour la première fois, on en apprend un peu plus sur leur fils, Daniel, attiré par une autre muse... 
Comment résumer la pensée musicale de Milhaud ? "Elle est tonale, polytonale, très rarement atonale ou sérielle, suivant ce qu'elle veut exprimer dans une oeuvre", jamais prisonnière d'un système. Milhaud, qui tâte de la musique aléatoire dès 1920 avec
 Cocktail, y reviendra ainsi en 1962, pour combiner instruments et voix dans Suite de quatrains. Ce goût inaltéré pour la spontanéité n'est pas mort avec lui : l'enseignement dispensé par Milhaud à ses nombreux élèves lui assure une belle éternité. 

François Laurent
Diapason, n°639 (oct. 2015)

L'humaniste Darius Milhaud
"Un compositeur français humaniste, sa traversée du XXe siècle", tel est le sous-titre de cet ouvrage signé Micheline Ricavy et Robert Milhaud qui présente de manière claire, en plus de la biographie du compositeur, son répertoire, la genèse et la résonance de ses partitions les plus importantes. Plusieurs chapitres méritent d'être Ius plus attentivement comme les aspirations religieuse et populaire du musicien. Nulle analyse musicologique poussée mais, au contraire, la découverte d'un artiste au contact des créateurs de son siècle.
 
Très instructif.
 

Pianiste
 n°83 (nov.-déc. 2013)
 
Micheline Ricavy et Robert Milhaud révèlent les secrets de Darius Milhaud
Milhaud sans filet
Si l’anniversaire des quarante ans de la disparition de l’auteur du Bœuf sur le toit n’est pas passé inaperçue au cours de l’année 2014, il est un ouvrage dont le traitement reste relativement confidentiel et dont il est nécessaire de parler. Préfacée par Daniel, le fils, et coécrit par deux fervents admirateurs et spécialistes, la musicologue Micheline Ricavy et l’auteur Robert Milhaud, qui serait « seulement » un lointain cousin, la biographie Darius Milhaud, un compositeur français humaniste, sa traversée du XXème siècle rompt avec les canons du genre et nous dévoile toutes les facettes du touche-à-tout aixois. Les deux auteurs, enfants du pays, en connaissent parfaitement les détails et les livrent à travers des entrées chronologiques parfaitement ciblées. De la Belle Epoque à l’exil américain en passant par les Années Folles, des rencontres incroyables, la guerre, Rio de Janeiro, le Groupe des Six, ce très beau témoignage nous révèle une analyse singulière des rapports de Milhaud avec le jazz, le cinéma, le lyrique, l’inspiration populaire ou encore l’inspiration religieuse. Et il suffit de se laisser guider au fil des pages qui se laissent dévorer pour apprécier et découvrir les mille et une facettes du « français de Provence de religion israélite », comme se définissait celui dont le patronyme fut emprunté au petit village du Gard, tout près de Nîmes. A découvrir sans tarder.
FREDERIC ISOLETTA
Novembre 2014

Darius Milhaud un compositeur français humaniste, sa traversée du XXème siècle / M Ricavy – R Milhaud / Ed Van de Velde / 23 euros

jeudi 17 décembre 2015

Une française Anaëlle TOURRET remporte un prix spécial Milhaud dans un concours international de harpe

Un prix spécial Darius Milhaud a été décerné à Mlle Anaëlle Tourret, lors du XIXè Concours international de Harpe, en Israël, pour la meilleure performance de la Sonate pour Harpe de Darius Milhaud que ce concours a eu la bonne idée de mettre à son programme imposé.
Elle a par ailleurs remporté le deuxième prix du concours.
Bravo à cette brillante lauréate française !Merci à elle de représenter avec honneur notre pays grâce entre autre à Milhaud.

Les lauréats du Concours International de Harpe d' Israël sont :
 Premier Prix : Yuying Chen, Chine
 Deuxième Prix : Anaelle Tourret, France 
Troisième Prix  : Eva Tomsic, Slovenie


lundi 23 novembre 2015

Promenade d'automne au Mills College

 Lorsque j' étais à San Francisco j'ai contacté par mail Madame Warne Présidente de la Milhaud Society* dans le but de visiter ensemble le Mills College.C'est la fille de Madame Warne qui répondit à mon  mail pour m'apprendre hélas la triste nouvelle de la disparition de sa mère décédée en avril .
J'envoyais donc un mail au Mills pour demander si quelqu'un pouvait me faire visiter les lieux et me parler de la vie de Milhaud dans ces lieux . C'est David Bernstein chef du département de musique du Mills college qui me  répondit rapidement  par ce mail :

Dear Eleni Cohen,

I would be happy to meet with you at Mills on Monday at 12:15. I met Madame Milhaud in Paris and at Mills. My wife and I lived in the Milhaud house. Each year I organize concerts of his music. We performed Medée this year.
Traduction :(Je serait heureux de vous rencontrer au Mills  lundi à 12H15;J'ai rencontré Madame Milhaud à Paris et au Mills.Ma femme et moi habitons dans la maison de Milhaud.Chaque année j'organise des concerts de musique .Nous avons donné Médée cette année.Cordialement) 

Sincerely,

David Bernstein
Professor of Music and
Head of the Music Department
Mills College
Oakland, CA


J'ai été reçue avec beaucoup de gentillesse et d'intérêt pour notre Association par David Bernstein Chef du département de musique au Mills college que j'avais contacté quelques jours seulement  avant mon départ d'Oakland et qui malgré ses occupations m'a fait  faire une visite exhaustive de tous les lieux concernant les séjours de Milhaud au Mills où il a vécut et enseigné de 1940 à 1947 puis tous les deux ans à partir de 1948 et jusqu'en 1971.Il m'a montré aussi de très belles photographies de la dernière visite au Mills de Madeleine Milhaud qu'il avait pu connaître et admirer à cette occasion.Tout le long du parcours il n'a cessé de nous dire combien Milhaud avait été important pour la  musique contemporaine américaine et pour  tous les arts  de son pays car il avait  apporté avec lui la quintessence de la culture française foisonnante de l'époque.Il fut très étonné de savoir que Milhaud n'était pas tellement connu et reconnu en France alors qu'il est une grande figure des arts et de la musique aux Etats-Unis.


 Entrée du Mills College


 Pas très loin de l'entrée, le bâtiment dédié à la musique où Milhaud donnait ses cours et avait son bureau.




 

Eleni Cohen devant l'entrée du bâtiment des études musicales.


 Le lobby du département de musique.Au fond la porte du bureau de David Bernstein qui fut aussi le bureau de Darius Milhaud.


 Eleni Cohen dans le lobby devant le tableau de Daniel Milhaud représentant son père.

Note explicative présentant ce tableau.



Liste des élèves du Mills College devenues des compositrices de renom.Parmi elles une française Joêlle Leandre brillante contrebassiste qui occupa un temps la chaire de composition du Mills comme Milhaud .
Le Mills College s'il est mixte à présent  fut d'abord et il l'était encore lorsque Milhaud y enseignait, une université de jeunes filles, la plus ancienne de la côte ouest fondée par Susan et Cyrus Mills champions de l'égalité des sexes en matière d'éducation.
Buste de Dave Brubeck célèbre compositeur , ancien élève de Milhaud qui fut admis au Mills comme étudiant diplômé à son retour de la guerre en 1946.Milhaud l'encouragea dans la voie du jazz et grâce à lui  Dave Brubeck créa là son octet et donna son premier concert devant  les filles du Mills.

Buste en bronze de Milhaud et plaque commémorative dans le bureau de David Berstein 


Affiche de Médée opéra de Milhaud d'après Euripide sur un livret de Madeleine  Milhaud, au programme des concerts du  Mills College  en septembre dernier.

Ci-dessous trois  photographies de la  magnifique salle de concert du Mills (Littlefield Concert Hall) orné de fresques de Raymond Boyton  représentant des scènes tirées de la mythologie et proches des opéras de Milhaud.Après une restauration de 18 mois La salle a rouvert au public en février 2009.




La maison  sur le campus qu'habitaient  les Milhaud durant les années où le compositeur  a enseigné au Mills.Maison occupée actuellement par David Bernstein Directeur du département  de musique  et sa
famille  



  Blason du Mills College
 


 Ci-dessous des photographies de la bibliothèque "Olin"qui conserve la plupart des écrits et compositions de Milhaud et beaucoup de documents concernant les années de Milhaud au Mills College.
Là j'ai été aussi accueillie très aimablement par Janice Braun Directrice de la bibliothèque.Nous allons maintenant pouvoir échanger des documents et  des photos.

Voilà le site de la bibliothèque du Mills College :http://www.mills.edu/academics/library/special_collections/sc_milhaud.php


Ci-dessous l'immense park et divers bâtiments du Mills college
 


 
La tour de l'horloge typique des universités américaines.

* La Milhaud Society est  basée à Cleveland dans l'Ohio 15715 Chadbourne Rd ,Cleveland OH 44120 Tél.001216921 -4548. Elle travaille avec le CIM (Cleveland Institute of Music) qui entre autre décerne chaque année depuis 22 ans un prix Milhaud pour la meilleure interprétation d'une oeuvre de ce compositeur.

vendredi 5 juin 2015

Pan et la Syrinx



En 1933, Claudel découvre une charmante poésie intitulée « La chanson de Pan », œuvre d’un poète du 1er empire, de Piis. Le sujet lui paraît intéressant et beau. Son rythme est si nerveux, si gai et entraînant qu’il pourrait tenter un musicien, son ami Darius Milhaud. « La musique semble faite pour s’y ajouter d’elle-même, » lui écrit-il rapidement. L’idée lui vient d’écrire un second poème pour voix de femme. Ce serait la réponse de la nymphe Syrinx à l’assiduité du dieu Pan.
Milhaud accepte sans hésiter de mettre en musique les deux poèmes. Il va proposer à l’écrivain qui lui décrit la chanson puissante  des flots agités du Rhône passant près de son château de Brangues d’introduire de la musique instrumentale dans la cantate. Les remous bruyants de l’eau, les hauts troncs des peupliers sur les berges ne sont-ils pas comme les tuyaux d’une flûte naturelle jouée par Syrinx ? Les deux poèmes seront donc précédés de deux nocturnes pour instruments : flûte, hautbois, saxophone, basson et piano.
Un troisième poème parait bientôt nécessaire à l’écrivain. Plus haut que les peupliers, il y a la courbe tendre des collines et des montagnes proches qui font une ronde au rythme des sabots du faune. Et de ce monde sonore va naître la gamme. Pan est rêveur et triste, mais il a conquis la voix de Syrinx qu’il pourra faire chanter selon son désir.
Dans le troisième numéro, la danse des montagnes, Milhaud a réuni les instruments et les voix. Les pièces instrumentales sont calmes et rêveuses, en opposition aux airs pour quatuor vocal légers et animés.
    Cette œuvre injustement délaissée démontre une fois de plus que le musicien n’a pas de système d’écriture. La musique jaillit de sa pensée et de son cœur, poussée par l’idée poétique, de telle façon que chaque œuvre des 443 écrites apparaît toujours originale et unique.


                                                                                   Micheline Ricavy 

lundi 20 avril 2015

Remarquable enregistrement de toutes les Symphonies de Darius Milhaud par Alun Francis et l'orchestre symphonique de la radio de Bâle


  •  


  • Interprète: Orchestre symphonique de la radio de Bâle direction : Alun Francis
  • CD (19 août 2002)
  • Nombre de disques: 5
  • Label: CPO
  • ASIN : B00004SH7J

Liste des titres 

CD 1Symphonie n ° 1 Op. 210 (1939)24:36
1-1Pastorale. Modérément Animé07h08
1-2Très Vif04h34
1-3Très Modéré06h31
1-4Final. Animé06h23
Symphonie n ° 4 Op. 28 (1947)28:15
1-5L'Insurrection. Animé05h03
1-6Aux Morts De La République. Carême12h58
1-7Les Joies De La Liberté Retrouvée. Modérément Animé05h00
1-8Commémoration 1948. finale. Animé05h14
CD 2Symphonie n ° 2 Op. 247 (1944)26:50
2-1Paisible05h38
2-2Mystérieux05h24
2-3Douloureux08h24
2-4Avec Sérénité03h16
2-5Allelouia04h08
Symphonie n ° 3 Op Te Deum. 271 (Avec Chorus) (1946)26:57
2-6Fièrement05h44
2-7Très Recueilli (Avec Choeurs Sans Paroles)10h07
2-8Pastorale03h52
2-9Hymnus Ambrosianus - Te Deum (Avec Choeurs En latine)07h14
CD 3Symphonie n ° 5 op. 322 (1953)32:24
3-1Vif Et Cinglant08h22
3-2Lent et Tendre14h02
3-3Clair et Léger03h28
3-4Alerte Et grossier06h32
Symphonie n ° 6 Op. 343 (1955)30:14
3-5Calme Et Tendre09h05
3-6Tumultueux05h54
3-7Lent et Doux08h47
3-8Joyeux Et Robuste06h28
CD 4Symphonie n ° 7 Op. 344 (1955)19h44
4-1Animé03h38
4-2Tombe08h52
4-3Vif07h14
Symphonie n ° 8 Op. 362 Rhodanienne (1957)22h09
4-4Avec Mystère Et la violence05h23
4-5Avec nonchalance Sérénitéet07h26
4-6Avec emportement04h28
4-7Rapide Et Majestueux04h52
Symphonie n ° 9 Op. 380 (1959)19h03
4-8Animé Moderemente05h09
4-9Lente Et Sombre09h11
4-10Alerte Et Vigoureux04h43
CD 5Symphonie n ° 10 Op. 382 (1960)24:21
5-1Décidé05h03
5-2Expressif09h35
5-3Fantasque04h37
5-4Emporte05h06
Symphonie n ° 11 »Romantique« Op. 384 (1960)19h02
5-5Intense04h18
5-6Méditatif09h30
5-7Emporte05h14
Symphonie n ° 12 »Rurale« Op. 390 (1961)15h51
5-8Pastoral03h44
5-9Vif Et Gai03h13
5-10Paisible03h49
5-11Lumineux05h05

Crédits



Quelques critiques traduites de l'anglais, Milhaud étant souvent plus reconnu et apprécié à l'étranger qu'en France.


Ce recueil  remarquable de l'ensemble des 12 symphonies Darius Milhaud (cinq CD) soulève un certain nombre de questions immédiates, et pas la moindre est pourquoi les symphonies de Milhaud ne sont pas plus reconnus pour leur mérite artistique global . Milhaud a commencé, comme autant de compositeurs de sa génération à barboter dans diverses techniques d'avant-garde, qui sont dans une certaine mesure présentes dans Symphonies 1 et 2 (daté 1939 et 1944, respectivement). Elles sont jeunes, fringantes, et militaires, françaises (beaucoup de tambours de marche, fanfares de trompettes, saluts, etc.). Mais avec  la Symphonie n ° 3 (1946), le tempérament de Milhaud s'est stabilisée et a mûri. Sa palette, cependant, se développe dans la richesse et les symphonies qui  suivent sont de la meilleure inventivité de  Milhaud . Exceptionnelles dans  cette suite de symphonies  sont les Symphonies 5 et 6 (1953 et 1955), qui sont tour à tour maussades et délicieusement douces , jamais atonales ou dissonantes. Le fait que les Symphonies 5 et 6 soient rarement jouées et ne soient  jamais enregistrées font de ces œuvres le point culminant de cette collection de CD.C'est une recueil  5 étoiles qui se doit d'être dans toutes les bibliothèques de la musique du 20e siècle. --Paul Cuire


Ce coffret de 5 disques rassemble pour la première fois le cycle complet des symphonies de Milhaud édité par CPO lauréat du prix international du disque classique de Cannes  avec l’Orchestre Symphonique de la Radio de Bâle sous la direction de Francis Alun.
Ce n’est que dans le contexte blasé du marché actuel qu’un tel ensemble ait pu retenir si peu l’attention et être reçu avec une telle indifférence générale de la critique. Quel autre compositeur français majeur en ce siècle a pu achever 12 fascinantes symphonies de premier ordre ?Si cela n’est pas une  fantastique œuvre musicale alors de quoi parle-t-on ?Laissons de côté pour l’instant l’excellence de l’exécution elle-même. Il vaut la peine d’explorer pourquoi l’œuvre symphonique de Milhaud a été si négligée. Plusieurs raisons viennent à l’esprit.

Les symphonies de Milhaud sont réellement difficiles à jouer convenablement. Non seulement son style polytonal sonne toujours « faux » à l’oreille de l’exécutant (le choc direct de tons clairement définis est bien plus déconcertant à bien des égards qu’une musique lourdement chromatique ou atonale) mais de plus il aime opposer des sonorités très aigues et très basses sans rien au medium comme dans le premier mouvement de sa 8ème symphonie. La musique de sa maturité est fortement polyphonique (c’est le résultat naturel de son style harmonique) et par conséquent sonne souvent implacablement chargée .Elle est donc difficile à écouter sans une attention soutenue et ne fonctionne pas du tout comme musique d’ambiance ou d’arrière-fond. Les gens qui s’attendent à écouter le jazz populaire ou les influences latino de morceaux comme la Création du Monde ou le Bœuf sur le Toit s’exposent à une grande surprise. Bien que guère germanique formellement parlant, ce sont vraiment des symphonies au plein sens du terme : de la musique audacieuse, sérieuse qui retient l’intérêt de l’auditeur à plusieurs niveaux.

Enfin, Milhaud fut un compositeur très prolifique ; atteignant l’opus 441 à sa mort, et cela est toujours considéré comme un handicap en raison de l’opinion encore romantique selon laquelle qualité et quantité s’excluent mutuellement et que chaque nouvelle œuvre doit être un chef-d’œuvre unique créée ex-nihilo comme les symphonies de Mahler ou les opéras de Wagner par exemple. C’est un non-sens total. En fait le 20eme siècle fut exceptionnellement fertile en compositeurs qui élaborèrent un style musicalement cohérent et créèrent un grand nombre d’œuvres attrayantes tout en conservant confortablement  leur style. Stravinsky, Shostakovitch, Hindemith, Martinu, Villa Lobos, Cowell, Hovhaness et même Richard Strauss sont juste quelques uns des grands noms qui, avec Milhaud, correspondent plus ou moins à cette description. Il n’y a rien d’inhabituel à voir un grand œuvre nombreux. Bach et Haendet l’ont fait de même Haydn et Mozart.

 L’argument que les réalisations  des grands maîtres du passé était seulement possible dans le bon vieux temps mais pas aujourd’hui, ne tiendra pas 10 secondes à une écoute attentive.
Personne ne composa plus de futilités que Mozart et vous aurez beaucoup demaln à  trouver quelque chose totalement dénuée d’intérêt  chez Milhaud, Stavinsky ou Martinu. Les symphonies de Millhaud dans leur paramètres stylistiques, montrent au moins  la même étendue d’expression que par exemple les symphonies de Bruckner ou de Sibélius. Les éléments de son style :les ambiances pastorales , les marches rauques, les chants funèbres somlemnels, les rythmes de danses, une écriture stridente, de solos mettant en valeur les vents au-dessus  cordes-tout cela trouve une expression différente dans chaque œuvre.

Il est très improbable que ces pièces trouvent un avocat plus persuasif que Francis and son orchestre suisse certainement pas Michel Plasson et son orchestre de Toulouse rythmiquement mou, et enregistré de manière confuse chez Deutsche Gramophon. Cependant si vous ne voulez pas acquérir tout le coffret en une seule fois (malgré son prix très raisonnable Si vous vous intéressez à la musique française ou à la musique symphonique du XXsiècle (et il y a beaucoup de preuves que le XXème siécle fut un âge d’or de la symphonie,beaucoup plus productif que le XIXème siècle )alors vous devez écouter cette musique,purement  et simplement.

David Hurwitz ClassicsToday.com</br<>